Les glycosides comptent parmi les familles chimiques en phyto-aromathérapie.
Il s’agit de molécules composées d’une partie « sucre » (composée d’un ou de plusieurs sucres) et d’une partie non glucidique qui peut être un phénol, alcool, amine, stéroïde… appelée l’aglycone ou génine.
C’est généralement l’aglycone qui confère sa propriété à la l’hétéroside. Certains sont toxiques, d’autres ont des effets recherchés en pharmacologie. Le plus connu est probablement la digoxine de la digitale.
On notera la subdivision suivante :
- Les hétérosides cardiotoniques
- Les hétérosides cyanogénétiques
- Les hétérosides anthracéniques
- Les hétérosides phénoliques
- Les saponosides
- Les glucosinolates
Les hétérosides cardiotoniques
L’aglycone est un stéroïde. Elle a une action sur la fonction cardiaque (insuffisance cardiaque ou arythmie) par inhibition de la pompe Na/K, il en résulte une augmentation de la quantité d’ions sodium responsables de la contraction cardiaque. On les trouve dans la digitale, le laurier rose, le muguet, l’hellébore ou encore la scille.
On dit qu’ils ont des effet Inotrope (force de contraction) et bathmotrope (excitabilité) positifs mais chronotrope (fréquence cardiaque) et dromotrope (vitesse de contraction atrio-ventriculaire) négatifs.
La marge thérapeutique de ces plante est très étroite et doit être très encadrée médicalement.
Les hétérosides cyanogénétiques
Ces composés libèrent après hydrolyse (séparation du sucre et de l’aglycone), de l’acide cyanhydrique à l’arôme caractéristique d’amande amère qui est très toxique. On retrouvera ces hétérosides cyanogénétiques dans de nombreux groupes de plantes mais on pourra citer en particulier, les noyaux de pêche, d’abricots ou de cerise, les pépins de pomme, les graines de lin, le manioc, le sorgho…
Les hétérosides anthracéniques
Dérivés de l’anthracène, substance laxative 6-8h après leur ingestion. On les trouves dans le suc de l’aloès (cascara : suc épaissi), le follicule de séné, l’écorce de la bourdaine, le cascara ou encore la racine de la rhubarbe.
Les hétérosides phénoliques
Cf infra : les composés phénoliques ainsi que les huiles essentielles. Le salicylate de méthyle de la reine des prés ou de la gaulthérie odorante est notamment obtenue par hydrolyse d’un hétéroside phénolique.
Les saponines ou saponosides
Il s’agit d’un groupe varié de molécules détergentes plus ou moins détruites par la cuisson, elles ont un goût amer. Leur toxicité est très variable et un grand nombre d’entre eux ont un intérêt nutritionnel ou pharmacologique. Leur caractère détergent ou émulsifiant provient de leur caractère amphiphile (une partie qui aime l’eau et une autre qui aime les graisses). L’aglicone peut être un stéroïde, un stéroïde alcaloïde ou un triterpène. La Solanine des solanaceae (pomme de terre, aubergine, tomate…) est un saponoside. Elles serviraient d’antifongiques aux plantes.
Les saponosides sont globalement antispasmodiques et expectorantes. Elles sont également utilisées comme diurétiques et antiseptiques urinaires. Certaines sont immunomodulantes. À forte dose (fruits du lierre, du chèvrefeuille ou de la morelle noire par exemple) elles sont toxiques pour les poissons et peuvent provoquer une hémolyse (rupture des globules rouges) chez les mammifères.
On en trouve dans la saponaire, le marron d’Inde, la salsepareille, le quinoa, le soja, le ginseng, le pois-chiche, la fèverolle, l’avoine, l’épinard, la primevère etc.
Les glucosinolates
Anciennement appelés thioglucoside ou hétérosides souffrés dont l’hydrolyse produit un sucre, un groupe sulfate (avec du souffre) et une aglycone dérivée d’acide aminé (isothiocyanate, nitrile ou cyanate selon le pH). On les retrouve principalement dans la famille des Brassicaceae. Ils confèrent leur goût amer ou piquant aux choux, aux radis, au cresson et à la moutarde ou encore au raifort. Ils constitueraient une défense contre les prédateurs.
À dose alimentaire, les glucosinolates ont des effets bénéfiques pour la santé (anti-fongiques, anti-bactériens, anti-oxydants, anti-mutagènes et anti-carcinogènes) mais à dose forte ils peuvent être toxiques. Peu à peu les sélections humaines ont donné des légumes moins riches en glucosinolates ou des préparations telles que la choucroute ont permis d’en réduire la quantité ingérée.
Remarque, il existe d’autres composés soufrés dérivés des acides aminés qui ne sont pas des hétérosides mais responsables des goût piquants de l’ail ou encore de l’oignon.
Bibliographie
8, 9, 10, 11, 18, Créapharma, 22