Les modifications du besoin énergétique du chat ou du chaton stérilisé

Après la stérilisation et quel que soit l’âge auquel le chat est stérilisé, le besoin en énergie de ce dernier baisse de 20 à 25%. Cela veut dire que s’il avait besoin de 250kcal/j initialement, ce besoin baissera à 200 kcal/j après la stérilisation.

Et qu’en est-il des autres besoins ?

Pour les nutriments essentiels, les besoins ne changent pas : les protéines, les acides gras essentiels (les fameux « omega 3 et 6 »), le calcium, le phosphore, le potassium, le magnésium, le zinc, le fer… ainsi que les vitamines doivent être apportés dans les mêmes quantités.

Ceci est d’autant plus important qu’à 6 mois, à l’âge de la castration, de nombreux chats sont encore en train de terminer leur croissance musculaire et fortifier leur squelette, les besoins en protéines sont encore élevés et l’équilibre entre le calcium et le phosphore est essentiel.

Y a-t-il d’autres éléments pour lesquels je dois rester attentif.ve ?

Le chat est naturellement un animal adapté au milieu désertique (ceci est lié à son très ancien milieu de vie : l’Egypte). Il s’est adapté à vivre avec très peu de boisson mais du coup n’a pas toujours pris l’habitude de boire en dehors de l’eau déjà présente dans ses proies. Son urine a donc tendance à être très concentrée et cela augmente le risque de formation de sable dans les urines. Ce sable peut-être à l’origine d’une gêne, d’inflammation (cystite) voire même former un bouchon qui empêchera le chat d’uriner et nécessitera une prise en charge vétérinaire en urgence.

Du coup, soit on le force à boire via

  • des croquettes adaptée (certains fabricants d’aliments pour chat ont de véritables laboratoires qui permettent de modéliser le comportement de la croquette dans le corps du chat afin de mettre au point des croquettes qui préviennent la formation de ces cristaux de sable urinaire),
  • une alimentation humide,
  • une fontaine à eau,
  • de l’eau avec un glaçon qui flotte dedans parce que ça miroite et ça fait joli,
  • de l’eau que l’on change très régulièrement à chaque fois que l’on se lave les mains,
  • de l’eau aromatisée (par exemple avec un petit morceau de viande qu’on a cuit dedans) etc.

Tous les coups sont permis si vous avez un chat qui boit peu.

Et du coup, concrètement, je fais comment ?

Concrètement, il faut choisir un aliment qui aura 20 à 25% d’énergie en moins pour pouvoir réduire l’apport calorique sans modifier l’apport en éléments essentiels.

Par ailleurs, il sera important de choisir un aliment dont l’équilibre et la teneur en protéines auront été analysés « en sortie de machine ». Seules une poignée de marques d’aliments pour chat se font ce travail qui est pourtant primordial.

Pour aller plus loin :

Le chat s’est adapté à un régime faible en énergie (il se contente de peu) mais pour réussir à faire cela, son corps s’est petit à petit défait d’outils de transformation des ressources. Il s’est hyperspécialisé dans les petites proies et est devenu dépendant de ce qu’elles apportent.

Le chat a besoin de 5 à 6 fois plus de protéines que l’homme et a 11 acide aminés indispensables alors que l’homme n’en a que 7.

Les acides aminés qui constituent les protéines sont comme des perles de couleur qui permettent à l’organisme de construire ses propres protéines, les acides aminés indispensables sont un peu comme les couleurs primaires qu’il faut absolument avoir dans son alimentation pour pouvoir fabriquer les autres couleurs. Si certaines couleurs primaires manquent, l’individu ne peut plus se fabriquer ni se renouveler. Les informations sur la quantité de protéines dans l’aliment ne permettent pas à elles seules de nous renseigner sur ce point car certaines sources de protéines peu chères sont carencées en certains acides aminés.

Le chat s’est également défait d’un certains nombre d’outils permettant de transformer les graisses, il ne sait donc quasiment plus transformer les acides gras essentiel issus de végétaux en EPA et DHA nécessaires à son cerveau, ses yeux et la défense contre le vieillissement et l’inflammation. Leur ajout dans les croquettes sera donc nécessaire chez l’animal jeune et chez l’âgé mais également un atout dès que l’adulte aura une maladie inflammatoire.

Le chat sait digérer les glucides en quantité raisonnable et à condition qu’elles aient été introduites progressivement après le sevrage. Ainsi, les animaux nourris exclusivement au BARF pendant la première année de leur vie ne pourront peut-être plus jamais manger de croquettes (même les croquettes sans céréales qui contiennent également des glucides même si elles sont issus d’autres sources).

Enfin, il faut vérifier que l’alimentation que l’on propose ainsi que l’abreuvement à volonté et motivé soit à même de prévenir autant que possible la survenue de sable urinaire.

C’est bien sympa tout ça mais comment faire pour que mon Chéridamour affamé ne me grignotte pas les orteils au beau milieu de la nuit ?

On va chercher un aliment satietogène c’est à dire qu’il va stimuler la satieté et permettre au chat de ne pas avoir faim et de manger globalement moins. On va également essayer de ralentir la prise alimentaire et stimuler le jeu et la « chasse à la croquette ». Voici quelques pistes parmi d’autres :

  • varier les sources alimentaires : pâtée, croquettes voire ration ménagère (repas que l’on prépare pour son animal)
  • proposer des gamelles anti-glouton, des plateaux de jeu ou des rallyes de chasse à la croquette qui vont ralentir la prise alimentaire voire simuler des parties de chasses et permettre de se défouler
  • ajouter des courgettes (décongelés ou cuites à l’au ou à la vapeur) dans la gamelle de croquettes (il faut y aller progressivement et ne pas brusquer notre petit carnivore délicat ;)
  • choisir des aliments particulièrement pauvres en énergie pour pouvoir en donner plus
  • choisir un aliment riche en fibres qui va rassasier Chéridamour plus longtemps

Pour en savoir plus, l’avis de vétérinaires nutritionnistes

G. Blanchard, vétérinaire spécialiste en nutrition clinique mondialement connue vous partage ses connaissances via son blog : cuisine à croc. Elle parle de l’impact de la stérilisation du chat sur son poids ici.

Nous vous conseillons également un très joli podcast animé par Charlotte Devaux vétérinaire nutritionniste et internaute bien connue : Avoir un chat d’appartement heureux. Vous y apprendrez comment faire des jeux de piste alimentaires à votre chat et plein d’autres astuces.

Géraldine Blanchard et Charlotte Devaux ont également collaboré à l’élaboration d’un podcast parlant de ration ménagère : Comment équilibrer une ration ménagère ?

Partager cette fiche conseil ?