L’anesthésie du lapin est un peu plus risquée que pour le chien et le chat. Pour cela, nous prenons un certain nombre de précautions.

Nous prenons déjà grand soin d’évaluer l’état général du patient lors de l’examen pré-anesthésique. Nous écoutons son cœur, regardons la couleur de ses muqueuses, évaluons sa capacité respiratoire, palpons ses organes… Si nous décelons une ou des anomalies nous pouvons être amenés à vous proposer une prise de sang ou d’autres examens complémentaires pour en avoir le cœur net et pouvoir stabiliser au mieux votre compagnon avant l’anesthésie ou choisir le protocole anesthésique le plus adapté. Durant cet examen, nous allons également peser votre animal afin de doser les drogues anesthésiques précisément.

Le lapin ne peut pas vomir, le jeûne pré-opératoire est donc beaucoup plus court que chez le chien ou le chat : en pratique on retire l’alimentation 1 à 2 heures avant la chirurgie.

Une autre particularité de nos amis à grande oreilles est qu’ils ont des pattes arrières très musclées. Il peuvent donc très facilement ruer et se faire très mal voire même se casser le dos. Il va donc falloir manipuler l’animal dans le plus grand calme, avec une contention adaptée (voir fiche spécifique) en tenant bien le bas de sa colonne vertébrale dans une main et l’avant du corps dans l’autre ou en l’enveloppant dans une serviette.

Contention du lapin lors de l'anesthésie
Lors de l’injection d’anesthésique ou de toute autre manipulation, il faut sécuriser l’arrière train du lapin.

Pour l’anesthésie, plusieurs molécules peuvent être utilisées. Afin d’avoir une sécurité maximale et pouvoir profiter de bénéfices multiples, nous utilisons généralement des mélanges on dit que l’on utilise une « anesthésie multimodale ». L’objectif étant de tranquilliser l’animal, lutter contre la douleur et obtenir une détente musculaire maximale.

Il n’est pas confortable d’endormir le lapin complètement au gaz anesthésique comme on pourrait le faire pour un oiseau ou un petit rongeur car l’odeur le gêne beaucoup et il s’agiterait trop. Nous préférons sédater l’animal à l’aide d’une ou plusieurs injections pour le passer ensuite sous oxygène et sous gaz anesthésique à l’aide d’un masque ou d’une sonde dite « endo-trachéale » posée dans ses voies respiratoires, on parle de « relais gazeux » . Son thorax et sa tête son légèrement surélevés afin de libérer les poumons.

Masque anesthésique chez un lapin
Masque anesthésique chez un lapin : il permet de distribuer de l’oxygène et du gaz anesthésique.

Pendant l’anesthésie, le lapin a besoin d’aide pour réguler sa température, nous veillons donc à bien le réchauffer jusqu’à son réveil complet. Nous mettons également des gels ophtaliques pour protéger les yeux qui restent ouverts tout le long de l’anesthésie. Nous utilisons en outre un appareil de monitoring qui permet de surveiller l’anesthésie.

Une fois la chirurgie ou l’examen terminé, la surveillance du réveil sera également très étroite jusqu’à qu’il soit assez réveillé pour se lever tout seul.

Chirurgien et lapine au réveil
La surveillance du réveil est étroite.

Le soir, s’il est de retour à la maison, vous devrez veiller à ce qu’il reprenne à s’alimenter. Dans le cas contraire, il sera indispensable de lui donner un aliment à la seringue. Des aliments spéciaux existent et il est bon d’en avoir toujours à la maison. S’il ne mange pas le soir de l’intervention, revenez avec votre animal le lendemain, il se peut qu’il ait mal ou qu’il soit trop stressé.

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